Dans le quartier populaire de Villa Fiorito, berceau du légendaire Diego Maradona, évolue depuis 37 ans une équipe footballistique pas comme les autres. Le FC Nantes… argentin. Fondé par une bande d’amis fascinés par le triomphe des Canaris en 1983, ce club amateur porte haut les couleurs jaune et vert, à plus de 11 000 kilomètres de la Loire.
Tout commence lorsque des jeunes Françaises en mission pour l’Unicef offrent aux Argentins des maillots officiels du FC Nantes. Cet instant marque le début d’une passion qui ne s’est jamais éteinte. Aujourd’hui encore, les tasses à café du club arborent fièrement le logo nantais.
La ressemblance entre les deux clubs va bien au-delà des simples couleurs. Les Argentins ont adopté un blason identique à celui de leur modèle français et collectionnent avec fierté tout objet en rapport avec le FC Nantes.
« Quand nous avons reçu ces premiers maillots, c’était comme si on nous offrait un trésor », confie un membre fondateur du club. Depuis, chaque nouvelle saison est l’occasion de rendre hommage à leur club de cœur, malgré la distance et les différences culturelles.
Évoluer à Villa Fiorito, là où Maradona a fait ses premiers pas footballistiques, n’a pas été simple pour ces Canaris d’adoption. « Au début, les gens nous prenaient pour des fous », se souvient le capitaine de l’équipe. « Mais peu à peu, notre persévérance a fini par convaincre. »
Aujourd’hui, le FC Nantes argentin est devenu une institution locale. Les matchs attirent régulièrement plusieurs centaines de spectateurs, venus encourager cette équipe qui porte haut les valeurs du football amateur.
Ce qui n’était au départ qu’un hommage ponctuel est devenu une tradition familiale. Les enfants des fondateurs jouent désormais sous les mêmes couleurs, perpétuant ainsi cet étonnant héritage transatlantique.
« Mon père m’a raconté comment ils avaient suivi la saison 1983 à la radio », explique un jeune joueur de l’équipe. « Aujourd’hui, avec Internet, nous pouvons suivre tous les matchs du vrai FC Nantes. C’est comme si nous faisions partie de la même famille. »
Si les résultats sportifs restent modestes (l’équipe évolue en championnat amateur), l’esprit canari, lui, est bien présent. Les joueurs argentins ont même développé un style de jeu s’inspirant des grandes équipes nantaises des années 80.
« Nous essayons de jouer un football offensif et technique, comme le faisait le vrai FC Nantes à l’époque », explique l’entraîneur actuel. Une philosophie qui leur vaut le respect de leurs adversaires locaux.
L’histoire du FC Nantes argentin est bien plus qu’une simple anecdote footballistique. Elle témoigne de la puissance du sport comme vecteur de passions transnationales.
Alors que les deux clubs évoluent dans des univers radicalement différents – l’un professionnel, l’autre amateur – ils partagent cette même flamme canari qui continue de briller, des rives de la Loire aux terrains de Buenos Aires. Preuve que le football peut parfois créer des liens bien plus forts que les simples résultats sportifs.